dimanche 7 décembre 2008

Sophie Cure

DES AIGUILLES ET DES OMBRES.

Des premières recherches plastiques papier sur la lettre 0 m'ont conduites à travailler la typographie avec du fil.
Le fil est un matériau souple et imprévisible, qui ne propose que des courbes si on ne le guide pas.

D'abord, la lettre se construit par accumulation d'un fil fin. La graisse de la lettre dépend de la quantité de fil employée.

J'ai ensuite guidé le fil avec des aiguilles.
Dans un premier temps, les aiguilles s'adaptent aux lettres, elles sont plantées de manière à dessiner la typographie.
Dans un second temps, ce sont lettres qui s'adaptent aux aiguilles. J'ai construit la typographie à l'aide d'une grille d'aiguilles plantées verticalement et espacées régulièrement.
Un fil épais s'enroule autour des aiguilles, en prenant en compte la hauteur de l'aiguille. La hauteur de l'aiguille et l'épaisseur du fil permettent de donner une sensation de volume, que l'on visualise en regardant le mot typo dans un plan non frontal.

J'ai découvert au hasard des recherches que les aiguilles peuvent être un matériau intéressant en elles-mêmes.
La lumière en frappant les aiguilles produit des ombres. J'ai construit la typographie en utilisant les aiguilles et leurs projections.
Selon le nombre de sources de lumières, on peut avoir une ou plusieurs projections - la lettre Y ci-dessous est formée par une aiguille et ses 2 projections -.

Je me suis attachée pour l'instant à réaliser une typographie avec deux aiguilles par lettre et une source de lumière.
D'abord, j'ai placé les aiguilles intuitivement, selon la direction de la lumière. La typographie se déconstruit si on modifie cette direction.
Puis j'ai de nouveau structurer la construction par une grille d'aiguilles espacées régulièrement. La typographie est ainsi formée par deux aiguilles en colonne, et leurs projections, leurs images.
Le paramètre position de l'aiguille est fixé, on peut jouer avec l'inclinaison de l'aiguille et la direction de la source de lumière pour créer les lettres.

Cette typographie n'existe que par l'ombre ; c'est un binôme : l'aiguille et son ombre.
Les lettres deviennent un code énigmatique, qui n'est révélée que par la lumière.
















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